CHAMPIONNAT DU MONDE DE PARAPENTES 2003 

PORTUGAL-MONTALEGRE

Extrait des communiqués de Fred ESCRIBA faits pendant l'épreuve.

La première manche de l'épreuve a été courue avant-hier sous un ciel parfaitement bleu.
Le vent était très faible et a permis au pilote de réaliser un parcours certes modeste en taille mais technique en raison des plafonds peu important et du manque cruel de nuages.
Nous volons ici complètement en plaine, les pilotes ne peuvent compter sur aucun appui au relief. Il faut donc impérativement voler haut et en groupe. Personne ne peut déroger à cette attitude de vol sous peine de fin de vol prématurée.
Il en a résulté au cours de cette première manche un rythme de vol très inhabituel pour les meilleurs pilotes mondiaux. Tous se regardaient comme des chiens de Faïence, laissant toujours l'initiative à autrui& Les prétendants aux podiums savent que le championnat sera peut-être long et qu'il suffit de ne pas boucler la manche une seule fois pour disparaître définitivement des premières places. Face à ce jeu d'élimination quelques très bons pilotes trop nerveux ou ambitieux ont déjà échoué : le Suisse Christian MAURER, l'Allemand Torsten SIEGEL, le Portugais Américo SUSA et l'anglais Bruce GOLDSMITH faisaient grise mine dans la soirée.
Il était amusant de voir la réaction des pilotes habitués aux manches de Coupe du Monde dire unanimement à quel point il leur était dur de se forcer à voler lentement. Du sol les images étaient extraordinaires : des grappes compactes et multicolores se faisaient et se défaisaient sur la lande portugaise. Quel spectacle pour les habitants de la région. Les pilotes en difficulté enroulaient parfois à moins de cinquante mètres / sol au dessus des toits. Les habitants, tous dehors pour l'occasion commentaient avec enthousiasme ce spectacle unique. Certains ont suivi la course en voiture et même à dos d'âne jusqu'à l'arrivée.
Au bilan de ce premier jour, à noter la victoire du mexicain Felippe KARAM qui a su profiter habilement de la phase d'observation des autres concurrents. Il lance le sprint final assez tôt et donne tout ce que sa voile a dans le barreau pour franchir la ligne détaché. Derrière lui une nuée de voiles franchit la ligne en quelques minutes.
Les Allemands ont décidé d'attaquer d'entrée. Ils perdent comme nous l'avons vu un pilote mais en placent trois dans les cinq premiers. La Suisse et L'Autriche et nous même "moyennons" juste derrière.
En ce qui nous concerne, notre stratégie de début d'épreuve est basée sur la régularité et la diminution du risque de poser. Tous nos pilotes masculins rentrent au but. Charles CAZAUX - UP termine dans les dix premiers sans avoir été du tout en situation délicate. Juste derrière, Greg BLONDEAU - UP, Jeanjean CARON - UP et Marco ARNOLD - GIN étaient avec Charles dans le dernier thermique, par sécurité ils temporisent un peu trop avant de se lancer dans le dernier plané délicat car face au vent. A noter la virtuosité de Marco qui bien qu'aillant scrupuleusement volé haut et en groupe, se retrouve trop bien placé et trop tôt, dans un groupe qui se désagrège au premier tiers du parcours. Il doit alors s'extraire seul d'un point bas à moins de cent mètres / sol avant de se faire rattraper par le peloton.
Val MONTANT - ADVANCE, se trouve plongé dans la même infortune dès le début de manche isolé dans un petit groupe. Je les repère en train de spiraler à quelques dizaines de mètres de haut dans une cuvette. Seuls deux pilotes se sortent de cette mauvaise pioche, dont notre représentant. Isolé pour le reste de la course, Val résiste à encore deux sévères points bas et parvient à rentrer seul. Il est dernier au but, mais au but quand même.
Caroline BRILLE - ADVANCE réalise un très bon début de vol. Elle se laisse néanmoins un peu trop décalée dans un thermique couché avant une transition importante qui aura raison d'elle. Très déçue sur le moment, elle sait cependant que l'épreuve est encore longue et que les classements féminins peuvent subir de fort changement en très peu de manches.
Après les journées d'hier et d'aujourd'hui qui se sont soldées par une longue attente dans le vent au décollage, puis par une annulation, nous espérons la reprise des vols demain.
Nos représentants avaient évidement pour consigne la prudence en ce début de Championnat. En cas de bonnes conditions, la régularité est le premier moteur de la victoire. Mais, comme c'était prévisible au Portugal, les semaines ne se ressemblent pas. Après les très belles journées qui on précédé l'épreuve la météo capricieuse nous projette plus rapidement que prévu en « deuxième semaine ».

Une baisse du vent et un changement de décollage a permis de reprendre le Championnat du Monde hier sous un ciel magnifique. Les pilotes ont pris la direction de CHAVES au sud pour se rendre sur un décollage plus protégé alors que celui de MONTALEGRE restait impraticable.

Après cette série de jours manqués, une certaine nervosité commençait à poindre chez les organisateurs qui ont commis leur première erreur d'importance.
Un parcours très modeste (42km) a été proposé aux pilotes dans des conditions qui en aurait permis le double. Ensuite, l'état du décollage, remodelé pour l'évènement était vraiment très moyen car couvert de racines apparentes et de cailloux. Ajoutez à cela une place restreinte et un manque total de coordination au décollage et vous obtenez une anarchie que je n'avais personnellement jamais vu en dix ans de compétition.
Enfin, étant donné que le chaos était prévisible, quatre de nos représentants se sont mis en l'air dans les cinq premières minutes de la fenêtre. Caroline et Marco ont du quant à eux lutter au milieu du flot des autres pilotes pour trouver le petit espace nécessaire à leur départ.
Heureusement, leur décollage plus tardif n'a pas eu de conséquence négative.
La manche démarrait par un petit triangle de vol « local » destiné à animer le ciel de CHAVES et se terminait par une dernière branche vent arrière sur un plateau offrant un magnifique paysage.

Les consignes de nos pilotes étaient claires : vu le manque cruel de manche depuis le début de l'épreuve, il nous fallait, dès cette deuxième manche basculer sur un comportement de vol moins attentiste. Chacun de nos six représentants avait une tâche d'attaque, même si bien entendu, le fait de rentrer au but restait
le premier impératif. Il n'en a pas fallu plus à VAL, (probablement un peu frustré par son résultat à la première manche) pour passer la vitesse supérieure. JEAN-MARC et CHARLES viennent compléter le
tiercé français : Ces pilotes se classent tous les trois parmi les dix premiers.
A noter la superbe manche de CAROLINE, qui a décidé elle aussi d'être plus incisive. Elle vole sur la totalité du parcours haute et en pleine sécurité avec les meilleurs et passe la ligne seulement quatre minutes après VAL.

Au général par équipe Charles est en embuscade à la sixième place. Caroline remonte de la 17 à la 5ème place féminine. Par équipe nous remontons d'une place et sommes maintenant troisième.

La troisième manche a été courue hier au départ de CHAVES
En réaction à la trop petite manche courue la veille, le directeur d'épreuve a proposé cette fois-ci une distance plus conséquente : 80km.Malheureusement l'itinéraire était assez mal choisi car il a entraîné la course dans une première branche face au vent. Les concurrents se sont donc trouvé confronter à une trop grande difficulté immédiatement après le départ.
« Sauve qui peut » aurait pu être le mot d'ordre tant les points bas étaient nombreux, même parmi les favoris. Chez les Français, CHARLES et MARCO pourtant très bien placés avant l'ouverture du start, se trouvent propulsés au purgatoire en quelques secondes à cause du vent. Ils s'extirpent cependant tous les deux de leur point bas et j'y laisse quelques cheveux blancs...
Partout c'est la débandade, et tous les compétiteurs finissent par échouer sur cette première branche en direction de la première balise. Tous, sauf un : notre Champion de France, que j'entends pester à la radio&
Lui n'est jamais vaincu. Tandis que je récupère nos pilotes qui se sont déjà bien battu, notre Jeanjean National, grignote méthodiquement les kilomètres que personne d'autres n'a su négocier.
A 18h il annonce, « ça y est j'ai fait B1 », stupeur dans les autres équipes : un français a fait le trou !
Jean-Marc nous gratifie d'une fin de manche magnifique : il vole parfaitement seul dans cette manche du Championnat du Monde, car il y a belle lurette que tous les autres sont posés. De retour au décollage où il doit effectuer la deuxième balise, tout est à l'ombre et le soaring semble la dernière ressource. A peine quelques instants plus tard, il négocie cependant un thermique à +4 intégré qu'il est allé débusquer sous le vent, et raccroche la plus belle rue de nuages que nous ayons vu depuis le début du Championnat. Il est 19h03, la manche fermera (en l'air a 19h30). Un rapide calcul nous montre que s'il désire conserver vingt minutes pour effectuer son plané final (pour être le plus loin possible en direction du but au moment de l'arrêt de la manche), Jean Marc dispose encore de sept minutes pour engranger sa dernière prise d'altitude. A cent mètres des barbulles, c'est parti pour la dernière branche en direction du goal. Les autres équipes que nous croisons en pleine récupération n'osent pas lever les yeux, ou tout simplement ne nous croient pas&En tant qu'entraîneur, rarement je n'ai autant admiré et envié un vol chez un de mes pilotes. CARON, royal, trace une droite parfaite avec sa TARGA orange et grise à 75km/h. Le ciel est magnifique et le paysage non moins. Dans un timing parfait, Jean Marc n'est plus qu'a 50m sol a 19h28. Il effectue au total plus du double de kilomètre sur l'ensemble des concurrents& Pour une récompense finale totale de 148 points&C'est dur, très dur !
Décidément, nous français ne sommes pas très copain avec le GAP (le système de scoring utilisé sur ce type d'épreuve). Nos concurrents sont donc hier « sauvés par le GAP ». Néanmoins l'opération est quand même bonne : CARON remonte a la troisième place du général, CAZAUX conserve sa sixième place (et grappille au passage quelques points sur les pilotes placés devant lui).
Par équipe nous solidifions notre troisième place et restons au contact des Allemands et des Suisses.
La manche d'hier, certes marginale a eu son importante et a "boosté" les français.

Mardi, une manche nous a emmené du décollage de MONTALEGRE vers le sud. Ce jour là notre fortune a été diverse.
VALERY, mais surtout MARCO et GREG un peu éloigné au classement avaient pour consigne l'attaque raisonnée, pour une amélioration de leur place individuelle et surtout pour le classement par équipe. VAL assure une place honorable dans les premières minutes.
GREG et MARCO volent ensemble aux avant postes. Sur le dernier tiers de la manche ils s'échappent tous les deux et prennent environ un kilomètre d'avance sur l'ensemble des concurrents. Tout est très favorable et ils partent pour conquérir les deux premières places lorsque leur instrument annonce 8,5 de finesse / goal. Dégeulante à moins cinq, ils sont posés ensemble à trois km du but. Rage !
Jean-Marc et Charles respectivement 3ème et 6ème ont défendu vaillamment leur position sur un parcours rapide et technique de plaine pure. Nous sommes alors toujours troisième par équipe.
Survient alors la manche noire d'hier.
Il s'agissait d'un temps mini, formule de manche qui ne nous est historiquement pas souvent favorable.Les données sont simple : JeanJean et Charles doivent bétonner leur place respective : risques tactique modérés. Ayant perdu la veille Marco et Greg et dans une moindre mesure Val et Caro doivent tout donner !
Il y a du vent, la manche entraîne les concurrents sur un run de plaine de 44km vent arrière.
Il s'agit de faire le meilleur plafond possible et de s'assurer la présence de fusible devant soi sur la course avant de s'élancer. Caro part en premier et défriche les données pour les autres. Elle navigue a 80km/h et rentre avec une finesse de 10.
Derrière, le vent se renforce et complique de plus en plus le départ. Marco est le seul à s'extraire de son groupe. Nous devons étaler nos départs pour diminuer les risques. Marco décide donc de partir seul. Il termine assez insatisfait, n'ayant rencontré que des cycles à 1,5m/s.
Greg s'élance peu après. Il marsouine mieux et, plus haut, néglige tout ce qui ne monte pas à + de 2,5, il fait une assez bonne opération.
Mais il reste encore Val, Charles et Jean-Marc. Les conditions sont devenues encore plus mauvaises. Parmi les concurrents se trouvent encore presque tous les leaders, qui se regardent en « chien de fusible ». Ils sont organisés en deux grappes à quelques km de part et d'autre du décollage (sur une bordure de plateau vers lequel il faut s'engager pour partir). En quelques minutes une rue de nuages s'organise au dessus de la grappe de droite. Tous les pilotes suisses s'y trouvent alors que nos trois pilotes sont à gauche!
Tandis que la grappe de droite profite de l'aubaine, celle de gauche ne fait plus que survivre face au vent et dans l'ombre. Un premier point bas manque de poser CARON, il se refait à 50m sol tandis que l'un de ses concurrents direct, l'allemand Achim JOOS se pose cent mètres devant le français. Mais le pire reste a venir : l'horaire se resserre dangereusement, car la manche est assortie d'une limite temporelle de vol fixée à 18h. A 17h05 Charles, Val et Jean Marc qui n'ont rien pu faire dans la dernière heure, sont contraints de partir dans de très mauvaises conditions d'altitude. Il faudra de surcroît voler extrêmement vite.

A 17h45 je ne les vois toujours pas aux jumelles. Les rues de nuages sont mortes. Charles surgis assez bas, remonte et rentre quelques minutes avant le couperet final.
C'est au tour de Jean-Marc CARON d'arriver. Il est bas et parvient juste à regagner l'altitude critique pour rentrer à la verticale sur une mini-crête. Il est à cinq km du but et il reste moins de cinq minutes. Je lui hurle de rentrer immédiatement. A une vitesse de 75km/h sol, il plonge vers nous. Il reste 500m et 45 secondes de vol !
Au même moment Val surgit derrière sur la gauche, il monte à bloc dans une masse d'air favorable sur les dernières centaines de mètres et avance à 90km/sol, il est à finesse 15 depuis plus de 10km.
Tandis qu'il passe la ligne avec le meilleur temps de tous les concurrents mais avec deux minutes de retard sur la fermeture de la manche, il ne parvient plus à descendre tant la masse d'air monte partout.
Partout mais pas ou était Jean-Marc qui lui a l'inverse s'est fait lui appuyer sur la tête et s'est écrasé au sol vent arrière. C'est l'écroulement. Nous sommes maudits !
Jean-Marc à son meilleur niveau technique et mental ne méritait pas une telle malchance. Sonné par son « posé » le reste de l'équipe le réconforte. Après un long retour en bus dans un silence lourd, nous réagissons dans la soirée. Maintenant, c'est tout pour Charles, qui est toujours à une remarquable sixième place, proche du podium.
Doublé par hier par l'Autriche d'une poignée de points, nous libérons maintenant cinq pilotes pour une chasse au point et une médaille d'argent par équipe.
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La décision finale de clore le Championnat du Monde a été prise par les organisateurs dans la matinée de samedi. Le vent soufflait en rafale à environ 50km/h sur le décollage...
Le couperet final est donc tombé pour nous l'avant veille avec ce qui fut la sixième et dernière manche. Après être fortement monté en puissance au cours de quatre premières manches, l'Equipe de France a dramatiquement échoué et le mirage s'est dissipé dans la douleur.
Ayant d'abord vécu la chute de Jean-Marc, « posé » sans avoir pu passer la ligne d'arrivée au cours de la cinquième manche, nous avions certes fortement marqué le coup. Mais l'équipe avait immédiatement fait bloc dans la soirée. La concentration et la motivation restaient entières. Toute notre énergie était tournée vers une médaille d'argent par équipe, qui restait un objectif parfaitement réaliste.
En réaction à la manche vraiment trop courte (~44km courus vent arrière, indignes d'un Championnat du Monde), et devant le mécontentement général des chefs d'équipe, le directeur d'épreuve a une fois de plus agi par réaction et enfin proposé une vraie manche de 100km.
Bien qu'il s'agisse d'un temps mini, nous fondions de sérieux espoir sur ce parcours, car les itinéraires longs sont traditionnellement plus propices aux français et aux options créatives de vol.
Ce que nous voulions être une manche raisonnablement offensive pour l'Equipe, s'est vite transformée en « guerre de tranchée ».Marco partit le premier de tous les concurrents pour profiter d'un bonus de départ rapide (inclus dans la formules de scoring) nous a vite informé de la difficulté des conditions : irrémédiablement posé après quelques kilomètres dans une zone de fortes turbulences et descendances.
Charles parti quelques temps après lui, et qui avait pourtant pris toutes les marges nécessaires sous les nuages fut à son tour victime d'un phénomène encore pire : une transition à « 1 » de finesse l'a conduit des barbules à la planète sans aucun échappatoire possible.
Caroline partie elle aussi parmi les premiers fut l'une des seules à survivre. Mais du même coup isolée en plaine et en manque de fusibles, elle pose au tiers de la manche. Il ne nous reste que trois pilotes : trois cartouches qui doivent chacune atteindre leur cible car chaque jour ce sont les trois premiers pilotes de chaque équipe qui marquent des points.
Il n'est plus possible d'attaquer pour la deuxième place mais seulement pour la troisième a ce moment là tenue par l'Autriche. Val , Greg et Jean-Marc font au mieux, ils sont au plus haut de leur concentration.
La manche encore une fois très mal choisie, emmène rapidement les pilotes face au vent en direction de la fameuse balise que seul CARON était parvenu a réaliser dans les mêmes conditions au cours de la troisième manche.
Tous les pilotes avancent dans le bleu, sans réel espoir de raccrochage. Certains commencent à se poser. Jean-Marc tente alors une option individuelle et retraverse vent de travers la grande vallée de Chaves pour attaquer la balise sous un autre angle plus favorable, comme au cours de son dernier exploit. Rapidement tout les pilotes encore en l'air se rabattent sur la même option. Mais cette foi-ci elle ne marche pas et l'intégralité de peloton se pose quelques Km avant le point de contournement. Val et Greg sont assez bien placé et Jean marc est en retrait. Les différences de distances sont de l'ordre de quelques centaines de mètres pour les premiers. Ce que nous craignions se confirme : cette manche pourtant tellement similaire a celle ou nous avions fait le break, au lieu de valoir 145 points comme la première, apporte cette fois-ci 780 points !!!
Les différences de distance si faibles qui séparent les premiers, prennent ce jour la une importance considérable. Pour notre malheur, ce sont les japonais et les autrichiens, bien placé, qui profitent de la manne de points distribuées ce jour là.
C'est la douche froide : les autrichiens s'envolent vers la deuxième place que nous convoitions tant, prouvant que le challenge que nous nous étions fixé était possible. Les japonais nous doublent eux aussi.
Presque KO après ce dernier épisode, nous attendons alors une dernière manche salvatrice pour tenter d'atteindre le podium par équipe ce qui reste possible. Mais cette manche ne viendra jamais et le championnat se clôt sur six manches.
Ce Championnat du Monde affiche un bilan mitigé : six manches ont été courue ce qui est honorable. En revanche l'inexpérience de l'organisation et en particulier du directeur d'épreuve, qui visiblement ne connaissait pas vraiment le site de vol fut impressionnante.
Il est assez incroyable que l'on puisse faire courir dans une telle épreuve des manches à peine digne d'une compétition régionale. Ce championnat s'est fermé dimanche sous la pluie avec une remise des prix longue et tristounette dans un hall de gare routière. Jean-Michel PAYOT, venu soutenir l'équipe lors des dernières manches était présent à la remise des prix.

Nous avons néanmoins assisté au couronnement de grands champions.
La tchèque Petra KRAUSOVA survole l'épreuve et parviens à arracher le titre a la célèbre danoise Louise CRANDAL.Chez les hommes la logique est respectée avec l'irrémédiable montée en puissance du grand favori Alex HOFFER qui devance le brésilien Franck BROWN et le japonais Masakata KAWACHI.Alex est vraiment devenu une star du vol libre. Les anciens de la compétition, chefs d'équipe comme pilotes, s'accordent à dire que ce pilote est sans doute le meilleurs pilotes que nous ayons jamais vu. Il a déjà conquis sans aucune défaillance et presque avec aisance, tous les plus grands titres : Championnat d'Europe, Coupe du Monde et Championnat du Monde. C'est un personnage attachant qui reste très accessible et très simple.
Les Suisses furent impérial. En plus du titre d'Alex, ils trustent la médaille d'argent féminine (Nicole NUSSBAUM) et surtout la première et tant convoitée médaille d'or par équipe. Cette équipe qui fonctionne si simplement et si efficacement depuis des années est une véritable énigme pour nous : quel est donc leur secret ?

Nous revenons bredouille, mais avec une foi de plus le sentiment d'être passé de très près a côté de la réussite. Notre équipe était une bonne équipe qui aurait mérité beaucoup mieux. Nous avons déjà conscience de certaines de nos erreurs et nous les devrons savoir les analyser objectivement.
Néanmoins une longue discussion avec Alex HOFFER la dernière nuit m'a permis de répondre a beaucoup de question que je me posais en tant qu'entraîneur. Etre revenu avec lui sur plusieurs phase clés du championnat, et sur l'analyse du scoring, m'a vraiment conforté dans l'idée que ce que les quelques risques tactiques que nous avions décidé de prendre n'étaient pas déraisonnables. Nous avons eu selon lui un manque de réussite qu'il considère comme énorme.

Voila donc la fin des communiqués Internet concernant ce Championnat du Monde.

Classement Général :

1: Alex Hofer (CHE) UP Targa L 4232 pts
2 : Franck Brown (BRA) Gin Boomerang 3 4137 pts
3 : Kawachi Masataka (JPN) Gin Boomerang 3 4041 pts

21 : Jean-Marc Caron UP Targa M
44 : Val Montant Advance Omega 6
46 : Charles Cazaux UP Targa S
54 : Greg Blondeaux UP Targa M
82 : Marco Arnold Gin Boomerang 3

Classement par pays :
1 : Suisse 12482 pts
2 : Autriche 12135 pts
3 : Allemagne 12092 pts
5 : France 11923 pts